Conçu à quatre mains, le vase boule du dinandier Dominique Folliot et de l'émailleur Pierre Christel concentre à lui seul des savoir-faire d'une grande complexité. Un objet d'art digne d'une sculpture, aux lignes et motifs stylisés.

Le Vase boule, façonné au marteau par le dinandier limougeaud Dominique Folliot et émaillé par Pierre Christel, est le fruit de la rencontre de deux matériaux et de deux savoir-faire d’excellence. Forme unique dénuée de toute soudure, ce vase globulaire d’exception combine le cuivre rouge et l’émail, laissant vivre conjointement les deux matières. L'émail utilisé en épaisseur laisse apparaître le cuivre. Cet effet visuel permet de présenter un émail de Limoges contemporain tout en réactualisant une technique dont les origines remontent au Moyen Âge.

Pour parvenir à un objet d’une telle facture, il a d’abord fallu à Dominique Folliot marteler sans soudure les métaux de cuivre et d’argent. Ce dernier aime mettre en forme les courbes tout en attachant une attention particulière à l’aspect des surfaces lorsqu’elles sont marquées par les marteaux puis polies et éventuellement patinées, faisant contraster les rendus du métal et de la couleur par des mélanges de patines. Puis intervient Pierre Christel, « terroriste de l’émail » comme il se définit lui-même, venu insérer ses émaux de cristal purs. Il a utilisé de manière originale l’émail en épaisseur selon des tamisages grossier ou, au contraire, sous forme de poudre fine, joint à la feuille d’or et de platine pour donner davantage d’éclat à l’objet.

  • ©Stéphane Compoint pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • ©Stéphane Compoint pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • ©Stéphane Compoint pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • ©Stéphane Compoint pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • ©Stéphane Compoint pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • ©Stéphane Compoint pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • ©Stéphane Compoint pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • ©Stéphane Compoint pour la Fondation Bettencourt Schueller

« Certaines de mes œuvres sont réalisées sans soudure à partir d'une seule feuille en jouant simplement sur la courbe pour obtenir la forme. […] une partie de mon travail consiste à réaliser des formes pour les émailleurs. »

Pierre Christel, l'émailleur de génie

Ce n'est qu'en 1990 que Pierre Christel, après six années d’études d’architecture et un passage dans le monde du prêt-à-porter, se lance dans la pratique de l’émail, en ouvrant sa propre galerie à Limoges. Depuis, sa maîtrise des techniques et son utilisation de matières novatrices ont fait de lui un véritable explorateur de l’art de l’émaillage. Concepteur et créateur infatigable, il repousse les limites de la matière, broyant, jetant, réinventant, expérimentant, torturant les blocs de cristal pur, jusqu’à ce qu’ils se positionnent, domptés sur un tableau, une boîte ou un bijou. Ses pièces figurent parmi les collections du musée des Beaux-arts de Limoges, du musée de Salou en Espagne. Elles sont aussi présentes à l'hôtel Matignon à Paris et dans de nombreuses collections privées et publiques en France comme à l'étranger.

Pierre Christel, distingué du Prix Liliane Bettencourt pour L'Intelligence de la Main (2005). ©Stéphane Compoint pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • 1990 Découverte de l’émail et création de la galerie Christel

  • 2005 Distingué par le prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la Main®

Dominique Folliot, dinandier inspiré

Dominique Folliot a découvert la dinanderie en cherchant une formation artisanale. Et c’est en suivant une formation professionnelle tardive, un stage au centre des métiers d’art de Périgny-sur-Yerres, que l’artisan a trouvé sa voie. Depuis, il martèle sans relâche les métaux de cuivre et d’argent et donne forme à des contenants aux lignes simples et pures, travaillés sans soudure. Associé aux artisans d’art émailleurs de la galerie du canal, il contribue au façonnage des pièces de cuivres et de laiton qui seront par la suite émaillées. Il développe par ailleurs ses propres créations. 

 

Dominique Folliot, distingué pour le Prix Liliane Bettencourt pour L'Intelligence de la Main (2005). ©Stéphane Compoint pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • 1991 Stage de dinanderie au centre des métiers d’art de Périgny-sur-Yerres

  • 2005 Distingué par le prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la Main®

Récompense Talents d'exception du Prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la Main®

Elle récompense un artisan d'art pour la réalisation d'une œuvre résultant d'une parfaite maîtrise des techniques et savoir-faire d'un métier d'art. Celle-ci doit révéler un caractère innovant et esthétique mais aussi contribuer à l'évolution de ce savoir-faire.

  • Dotation : 50 000 euros
  • Accompagnement : jusqu’à 100 000 euros en fonction du projet de développement proposé.

 

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