Le Prix Bettencourt Coups d'élan pour la recherche française 2005 récompense Thomas Préat, chercheur en biologie moléculaire, pour ses recherches sur la mémoire chez la drosophile.

La mémoire des odeurs chez la drosophile

À l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris, l’équipe de Thomas Préat étudie la mémoire chez un animal capable de comportements plus complexes qu’on ne le croit : la mouche du vinaigre.

Comment la mémoire est-elle encodée ? C’est pour répondre à cette fascinante question que l’équipe de Thomas Préat fait associer à de petites mouches du vinaigre des chocs électriques à certaines odeurs. L’olfaction, sens le plus développé chez la mouche drosophile, sert de porte d’entrée dans les structures de mémoire et d’apprentissage de l’insecte.

Le soutien de la Fondation

La Fondation Bettencourt Schueller a accompagné le développement des recherches de Thomas Préat vers l’interdisciplinarité. Grâce à l’aide apportée pour la rénovation de locaux et l’acquisition d’un microscope laser, l’équipe a pu s’installer à l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris, où elle côtoie physiciens, chimistes et mathématiciens.

Les chercheurs ont ainsi ajouté à leur spécialité d’étude des composants moléculaires de la mémoire à court et long terme : modélisation de la maladie d’Alzheimer, analyse de l’activité cérébrale par imagerie optique, expériences sur l’expression des gènes et modélisation des circuits neuronaux. Ces expériences font sens dans un contexte plus large que celui de l’entomologie, puisque la mémoire à long-terme de la drosophile s’apparente en de nombreux points à celle des mammifères. Elle nécessite notamment la synthèse de nouvelles protéines.

L’équipe a récemment découvert qu’en période de « famine », le cerveau de la drosophile désactive les fonctions les plus coûteuses en énergie de la mémoire.

Thomas Préat en quelques mots

L’extraordinaire modèle biologique qu’est la mouche du vinaigre, ou drosophile, soutient depuis leurs débuts les recherches de Thomas Préat. Durant sa thèse, il étudie les mécanismes génétiques impliqués dans le développement de l’embryon lui permet d’acquérir l’ensemble des techniques de base en biologie moléculaire. Il isole notamment un gène important pour la segmentation de l’embryon.

Un besoin de réorienter ses recherches à la suite de sa thèse le porte vers un domaine moins exploré : l’étude des mécanismes moléculaires et cellulaires de l’apprentissage et de la mémoire. Son premier post-doctorat lui permet de se familiariser avec le conditionnement pavlovien chez la drosophile. Il y démontre alors l’existence d’une mémoire à long-terme aux caractéristiques similaires à celles des mammifères. Il mène depuis des recherches à caractère pluridisciplinaire, qui explorent la mémoire de la drosophile depuis ses aspects génétiques jusqu’à ses pathologies comportementales.

Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française

Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.

Tous les lauréats du prix