Slimane Ait-Si-Ali Destin cellulaire : une question d’équilibre

Mieux comprendre les cancers à la lumière de l'épigénétique

À l’Institut André Lwoff, l’équipe de Slimane Ait-Si-Ali avait mis en lumière les mécanismes de régulation de l’expression des gènes impliqués dans les cancers. La prolifération incontrôlée des cellules à l’origine de la formation des tumeurs cancéreuses résulte fréquemment d’une rupture de l’équilibre de l’expression génétique. Pour se maintenir, un organisme doit en effet renouveler ses tissus à l’aide de divisions et de différenciations cellulaires. La différenciation tissulaire est finement dictée par un programme d’extinction des gènes (par exemple ceux de la prolifération), en équilibre avec un programme de stimulation d’autres gènes. Ces informations d’expression génétique sont portées physiquement sur l’ADN de chaque cellule et transmises à ses descendantes. On parle d’épigénétique.

Un nouveau laboratoire au service de la biologie cellulaire

L’équipe de Slimane Ait-Si-Ali, à l’Université Paris Diderot, s’est depuis intéressée à la réversibilité de ces informations épigénétiques. La Fondation Bettencourt Schueller a soutenu la rénovation des locaux de l’équipe au sein du Laboratoire épigénétique et destin cellulaire pour qu’elle puisse mener à bien la caractérisation de ces mécanismes dans les cellules musculaires. Les chercheurs emploient des techniques de biologie moléculaire et cellulaire pour répondre à ces questions fondamentales. Depuis l'obtention du prix, l’équipe a notamment testé avec succès une toxine ciblant les protéines liées à la régulation épigénétique des cellules tumorales dans le cancer du sein. Elle a également été la première à démontrer que l’extinction des gènes s’effectue à l’aide d’un méga-complexe formé de plusieurs protéines.