Stéphane Prange Élucider les mécanismes de résilience déterminant la variabilité des symptômes de la maladie de Parkinson
Stéphane Prange, neurologue, post-doctorant en neurosciences, Université de Cologne (Allemagne), dans le laboratoire de Thilo van Eimeren.
- 2021 • Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs
Le Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs 2021 récompense Stéphane Prange, post-doctorant en neurosciences, pour ses recherches sur la maladie de Parkinson.
Symptômes et variabilité de la maladie de Parkinson
La maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente en France. Cette maladie se caractérise par la destruction progressive d'un groupe très spécifique de neurones, les neurones dopaminergiques, dans une région du cerveau appelée substantia nigra (SN). Ces neurones appartiennent à un réseau qui contrôle entre autres le mouvement, ce qui explique que les symptômes les plus fréquents chez ces patients sont la lenteur des mouvements (ou bradykinésie), la rigidité et les tremblements.
En plus de ces symptômes moteurs, les patients peuvent présenter des symptômes tout aussi invalidants tels que des troubles du sommeil, des douleurs, des hallucinations, des troubles cognitifs, de la dépression et de l'anxiété. Il est important de noter que les symptômes et l'évolution de la maladie de Parkinson sont très variables d'un patient à l'autre.
Stéphane Prange s'intéresse aux mécanismes qui expliquent cette variabilité chez les patients et continuera à les explorer dans le laboratoire de Thilo van Eimeren à l'Université de Cologne.
L'activité physique facteur de résilience ?
Au cours de son séjour post-doctoral à Cologne, Stéphane Prange déterminera quels changements dans le cerveau aident à compenser la perte des neurones dopaminergiques de la SN, avant l'apparition des symptômes moteurs de la maladie.
Il cherchera à savoir si l'activité physique du patient avant le diagnostic contribue à cette résilience, explorera les relations entre la perte de fonction des neurones dopaminergiques de la SN et les symptômes moteurs, et comparera les réseaux neuronaux mis en place chez les patients avant et après l'apparition des symptômes moteurs.
Cette étude permettra de comprendre les facteurs qui déterminent le moment de l'apparition des symptômes et les différences cérébrales entre les individus afin de mieux comprendre et traiter cette maladie de manière précoce.
Stéphane Prange en quelques mots
Stéphane Prange est interne en neurologie à l’Hôpital Pierre Wertheimer, à Lyon. Il a effectué son doctorat de sciences sous la direction de Stéphane Thobois à l'Institut des Sciences Cognitives Marc Jeannerod (Bron, France). Durant cette période, Stéphane Prange étudie les mécanismes qui sous-tendent l'hétérogénéité des symptômes (moteurs et non-moteurs) et le pronostic des patients atteints de la maladie de Parkinson.
Son séjour post-doctoral à l'Université de Cologne lui permettra d'acquérir des nouvelles compétences en imagerie structurelle et fonctionnelle et d’établir des collaborations pour l'étude de cette maladie. En particulier, l'utilisation de l'imagerie par résonance magnétique à très haut champ lui permettra d'aller plus loin dans la compréhension des différences entre patients qui les rendent plus ou moins résilients à l’apparition des symptômes de la maladie de Parkinson.
Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs
Créé en 1990, le Prix pour les jeunes chercheurs est l’une des premières initiatives de la Fondation Bettencourt Schueller. Jusqu'en 2021, ce prix était décerné chaque année à 14 jeunes docteurs en sciences ou docteurs en médecine, pour leur permettre de réaliser leur séjour post-doctoral dans les meilleurs laboratoires étrangers. 349 jeunes chercheurs ont été distingués. La dotation du prix était de 25 000 euros.
Tous les lauréats du prix