Le Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs 2021 récompense Coline Arnould, post-doctorante en biologie moléculaire, pour ses recherches sur la maladie d’Alzheimer.

Lire l'ADN

La lecture de l’information contenue dans l’ADN sous forme de gènes est essentielle au fonctionnement des cellules et des organismes, et est en partie régulée par le degré de compaction de l’ADN dans le noyau de la cellule. En effet, l’ADN mesure 2 m de long et doit se compacter pour tenir dans le noyau d’une cellule de 10 µm, soit 200 000 fois plus petit. Lors de cette compaction bien contrôlée, des régions d’ADN souvent lointaines peuvent se retrouver rapprochées, ce qui peut modifier la lecture des gènes.

Néanmoins, l’apparition de lésions de l’ADN liées à un stress cellulaire ou à l’absence d’un système de réparation efficace, peut dérégler cette compaction précise et donc la lecture de certains gènes.

Maladies neurodégénératives et lésions de l'ADN

Pendant son séjour post doctoral dans le laboratoire de Nadav Ahituv à San Francisco, Coline Arnould va étudier l’impact des lésions de l’ADN sur l’organisation de l’ADN dans le noyau et sur la lecture des gènes dans le contexte de la maladie d’Alzheimer. En effet, une grande quantité de lésions de l'ADN est observée dans les cellules du cerveau des personnes atteintes de cette maladie neurodégénérative qui touche environ 44 millions de personnes dans le monde. A l’aide de technologies de pointe utilisées dans ce laboratoire, telles que des études à l’échelle de la cellule unique et du génome entier, son projet fournira des connaissances inédites sur l'apparition et la progression de la maladie d'Alzheimer.

Ces travaux pourront constituer une nouvelle piste de traitement contre cette maladie, tout comme contre d’autres maladies neurodégénératives où l’on trouve des lésions de l’ADN, telles que la maladie de Parkinson ou la sclérose latérale amyotrophique.

Coline Arnould en quelques mots

Pendant sa thèse à l’Université Paul Sabatier à Toulouse, Coline Arnould s’intéresse à l’organisation tridimensionnelle de l’ADN dans le noyau des cellules humaines. Quand l’ADN est endommagé, par exemple par des radiations, une chimiothérapie ou le stress, une série d’évènements coordonnés se déclenche pour permettre sa réparation. Dans le laboratoire de Gaëlle Legube, Coline Arnould utilise des technologies avancées pour étudier comment l’organisation tridimensionnelle de l’ADN dans le noyau contribue à la mise en place rapide de cette réparation.

Pendant son séjour post-doctoral aux États-Unis elle continuera à explorer le lien entre les lésions de l’ADN et l’organisation de l’ADN dans le contexte des maladies neurodégénératives, telles qu’Alzheimer. Coline Arnould est très impliquée dans la communication scientifique, elle participe plusieurs fois au cours de sa thèse à des échanges avec les lycéens et contribue chaque année à la fête de la science.

Portrait de Coline Arnould, lauréate du Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs 2021, à l’Institut de France, Paris, le 23 novembre 2021. © Thomas Campion / AFP pour la Fondation Bettencourt Schueller

Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs

Créé en 1990, le Prix pour les jeunes chercheurs est l’une des premières initiatives de la Fondation Bettencourt Schueller. Jusqu'en 2021, ce prix était décerné chaque année à 14 jeunes docteurs en sciences ou docteurs en médecine, pour leur permettre de réaliser leur séjour post-doctoral dans les meilleurs laboratoires étrangers. 349 jeunes chercheurs ont été distingués. La dotation du prix était de 25 000 euros.

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