Stanislas Dehaene Observer le cerveau dans ses activités les plus humaines
Stanislas Dehaene, Professeur au Collège de France, titulaire de la chaire de Psychologie cognitive expérimentale, Directeur de recherche à l'unité mixte INSERM/CEA Laboratoire de neuroimagerie cognitive, ultérieurement Unicog, à Saclay
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- 2006 • Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française
Le Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française 2006 a récompensé Stanislas Dehaene, alors directeur de recherche à l'unité mixte INSERM /CEA Laboratoire de neuroimagerie cognitive de Saclay, pour ses recherches cognitives à l'aide de la magnéto-encéphalographie.
Une imagerie toujours plus fine du cerveau
Le centre de recherche NeuroSpin du Commissariat à l’énergie atomique bénéficie depuis 2008 d’une plateforme de magnéto-encéphalographie, qui complète les autres méthodes de neuroimagerie pour l’étude de l’organisation cérébrale du cerveau humain. Son directeur, Stanislas Dehaene, s’intéresse aux systèmes cognitifs engagés dans la genèse des objets mathématiques et leur traitement, dans les mécanismes d’écriture et de lecture, ainsi que dans le traitement conscient et non conscient de signaux visuels variés. Ses travaux, centrés sur la cognition humaine avec un accent particulier sur le développement du cerveau et la neuropsychologie, nécessitent des mesures d’une grande précision.
Offrir les meilleurs outils à la recherche
La Fondation Bettencourt Schueller a soutenu l’équipe pour l’acquisition d’un magnéto-encéphalogramme (MEG) permettant de compléter les données acquises en IRM. En effet, l’IRM, méthode indirecte, n’est pas assez rapide pour la dynamique des fonctions cognitives. Grace à la MEG couplée à l’électro-encéphalographie (EEG), les chercheurs sont en mesure d’obtenir une imagerie détaillée de la dynamique des activités cérébrales avec une précision d’une dizaine de millisecondes, ce qui se rapproche de la résolution temporelle du signal nerveux. La MEG sert, entre autres, à l’équipe pour suivre les étapes initiales de la reconnaissance des mots écrits. Les chercheurs ont notamment démontré que l’apprentissage de la lecture rentre en compétition avec des capacités visuelles antérieures dans l’évolution, telles que la réponse aux visages. En 2011, Stanislas Dehaene a à nouveau bénéficié du soutien de la Fondation pour la création d’Unicog un laboratoire dédié à la recherche en neuro-éducation.
Stanislas Dehaene en quelques mots
Mathématicien de formation, Stanislas Dehaene réunit dans son travail trois disciplines distinctes : psychologie expérimentale, imagerie cérébrale et modélisation théorique. Celles-ci l’aident à élucider les bases cérébrales d’opérations aux fondements de la culture humaine : lecture, calcul, raisonnement, prise de conscience.
Intéressé d’abord par l’arithmétique, il démontre au cours de travaux pionniers l’existence d’une région du cerveau dédiée à l’intuition des nombres, partiellement différente de celle dédiée au calcul exact. Dès la fin des années 1990, Stanislas Dehaene étend ses recherches à l’impact sur le cerveau de l’éducation aux symboles écrits.
Ses travaux le conduisent également à débusquer les signaux cérébraux de la conscience. Repoussant toujours les limites de l’imagerie cérébrale, Stanislas Dehaene continue aujourd’hui à tisser des liens entre psychologie et neurosciences afin de mieux comprendre les processus propres au cerveau humain.
Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française
Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.
Tous les lauréats du prix