Le Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française 2007 a récompensé Marco Pontoglio, Responsable d'équipe du département Développement, reproduction, cancer (DRC), Institut Cochin à Paris, pour ses recherches sur la composition cellulaire des systèmes rénaux et digestifs.

À la recherche de l’origine des polykystoses rénales

L’équipe de Marco Pontoglio a été soutenue pour son installation à l’Institut Cochin, où elle explore les mécanismes moléculaires, cellulaires et histologiques à l’origine des polykystoses rénales. Au cours du développement d’un organisme, les cellules se différencient et s’orientent pour former une grande variété de tissus. Ces cellules différenciées expriment seulement une portion spécifique des gènes de leur ADN. Les protéines appelées facteurs de transcription assurent la sélectivité de l’expression en se fixant au niveau des gènes d’intérêts. Parmi les milliers de facteurs existants, HNF1α et HNF1β (Hepatocyte Nuclear Factor en anglais) sont l’objet des recherches de l’équipe de Marco Pontoglio.

Soutenue pour son installation à l’Institut Cochin, elle y explore les mécanismes qu’orchestrent les protéines HNF dans le développement du foie, de l’intestin, du pancréas et du rein. L’approche employée est multidisciplinaire, mêlant génétique, bioinformatique, biologie moléculaire et modèles animaux. Il s’agit non seulement d’étudier le mode de fonctionnement des facteurs de transcription HNF mais également de décrire les réseaux d’interactions génétiques mis en œuvre dans le développement des épithéliums. Ces travaux sont particulièrement importants pour comprendre la physiopathologie de la polykystose rénale, première maladie génétique à l’origine des insuffisances rénales terminales. Une personne sur 500 en est affectée en France.

Marco Pontoglio en quelques mots

Marco Pontoglio débute sa carrière scientifique avec l’étude moléculaire d’une maladie génétique rare, la déficience en LCAT (enzyme lécithine-cholestérol-acyl-transférase) ou « maladie des yeux de poisson ». En collaboration avec Moshe Yaniv, membre de l’Académie des Sciences, il développe ses recherches sur la polykystose rénale. Il découvre notamment que la formation des kystes dans cette maladie découle d’un défaut de la polarité des cellules rénales. Son approche multidisciplinaire de l’étude de la formation des structures épithéliales lui a notamment permis de caractériser une partie des programmes génétiques de développement de l’intestin, du foie, du pancréas et du rein. La compréhension de ces mécanismes permet d’envisager de nouvelles stratégies pour le traitement de la polykystose rénale et d’avoir un aperçu du « bricolage » évolutif qui a déterminé les mêmes voies de signalisation pour le développement de tous les organes du système digestif.

Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française

Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.

Tous les lauréats du prix