Le Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs 2021 récompense Caroline Apra, post-doctorante en neurosciences, pour ses recherches sur la neuroplasticité.

Le temps, un allié formidable pour la neuroplasticité

Certaines maladies qui affectent le cerveau et surviennent rapidement, comme des tumeurs ou des accidents vasculaires cérébraux (AVC) peuvent avoir des conséquences sévères sur l’organisme, comme la paralysie. Cependant, des lésions qui s’installent petit à petit dans le cerveau, comme certaines tumeurs spécifiques appelées gliomes, peuvent être soustraites par chirurgie sans entraîner de conséquences majeures.

Cela suggère que l'efficacité du rétablissement du cerveau après une lésion dépend de la rapidité avec laquelle celle-ci s’installe. Avec le temps, le cerveau trouve le moyen de s’adapter, c’est ce qu’on appelle la neuroplasticité.

Favoriser la neuroplasticité chez la souris

Pendant son séjour à Cambridge aux États-Unis dans le laboratoire de Polina Anikeeva, Caroline Apra va étudier les mécanismes qui permettent de mettre en place la neuroplasticité, et explorer s’il existe un moyen de « préparer » le cerveau pour éviter les conséquences négatives qui peuvent survenir après une lésion.

Pour ce faire, Caroline Apra va utiliser une technologie disponible dans le laboratoire de Polina Anikeeva, l’optogénétique, qui va lui permettre d’éteindre progressivement (« préparer ») une zone du cerveau de la souris. Elle va comparer la capacité de récupération après une lésion cérébrale des souris « préparés » et sans préparation, pour pouvoir valider si son hypothèse est correcte et envisager d’utiliser cette technique pour améliorer la récupération du cerveau chez des patients.

Caroline Apra en quelques mots

Après des études à l’École Polytechnique, Caroline Apra entame des études de médecine à l’Université Pierre et Marie Curie de Paris puis se spécialise en neurochirurgie. Elle effectue également un Master 2 en génétique humaine à l’Université Pierre et Marie Curie, et un Master 1 de littérature et culture russes à la Sorbonne Université.

Caroline Apra obtient une thèse de sciences en 2020 à l’Université Paris Saclay et à l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinière, pendant laquelle elle s’intéresse à des tumeurs rares des méninges, les membranes qui entourent le cerveau. Ainsi, elle explore l’identité moléculaire de ces tumeurs, et développe des modèles de souris et d’imagerie nécessaires pour mieux comprendre leur origine et leur progression.

Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs

Créé en 1990, le Prix pour les jeunes chercheurs est l’une des premières initiatives de la Fondation Bettencourt Schueller. Jusqu'en 2021, ce prix était décerné chaque année à 14 jeunes docteurs en sciences ou docteurs en médecine, pour leur permettre de réaliser leur séjour post-doctoral dans les meilleurs laboratoires étrangers. 349 jeunes chercheurs ont été distingués. La dotation du prix était de 25 000 euros.

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