Proposée sous la forme d’une installation de dix pièces répétitives et différentes Le Temps s’écoule témoigne des aspirations symboliques de Kim Yeun Kyung, jusque dans son choix des matériaux pour ses oeuvres. À travers la fusion du verre et du métal dont les cuissons sont réputées incompatibles, l’artiste laisse agir le hasard, acte qu’elle nomme « l’empreinte aléatoire ». Les dix pièces de l’installation présentent ainsi chacune une forme, une dynamique unique et suggestive.

Chaque pièce a été façonnée selon une interaction entre du verre industriel et du cristal contenus lors de leur cuisson par un réseau de mailles de cuivre. Cette réalisation s’effectue en plusieurs étapes. La verrière façonne d’abord une forme simple ovoïde à l’aide d’un maillage de fil de métal. Une fois l'objet retiré, elle agrège de la fibre humide à la forme qu’elle nappe ensuite d'une fine couche réfractaire. Selon ce procédé Kim Yeun Kyung  modélise dix moules qui reçoivent la même quantité de verre à vitre d’une nuance verte. La dévitrification qui s’opère à basse température altère les teintes du matériau. Lors de la cuisson, les pièces subissent des modifications selon leurs différentes inclinaisons dans le four et présentent ainsi chacune des formes singulières.

  • ​Le Temps s'écoule, oeuvre de Kim Yeun Kyung, verrière, distinguée du Prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la Main®, en 2001.
    ©Erik Sampers pour la Fondation Bettencourt Schueller

Kim Yeun Kyung en quelques mots

L’artiste coréenne Kim Yeun Kyung, diplômée de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Strasbourg, crée des oeuvres hautement symboliques en associant les techniques les plus diverses des arts du feu : du verre au cristal en passant par le métal, qu’elle mêle à des matières parfois précieuses, comme les faïences, broderies de fil d’or et les perles…  La plasticienne enseigne depuis 2009 dans l’atelier de verre de l’École nationale supérieure des arts décoratifs de Strasbourg et participe régulièrement à des expositions collectives en France et à l’étranger. Les œuvres de Kim Yeun Kyung figurent parmi les collections du Kunstmuseum de Düsseldorf en Allemagne et parmi celles de la prestigieuse collection Berengo à Venise en Italie.

​Kim Yeun Kyung, verrière, distinguée du Prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la Main®, posant avec une de ses oeuvres, en 2001. ©Erik Sampers pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • 1989 Licence de sculpture à l’Université de Chung-Ang (Corée du Sud)

  • 1995 Diplôme national d’arts plastiques (DNAPn) à l’école d’art Le Quai, Mulhouse

  • 2001 Lauréate du Prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la Main®

  • 2009 Professeur d’enseignement artistique à l'École nationale supérieure des arts décoratifs de Strasbourg

Récompense Talents d'exception du Prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la Main®

Elle récompense un artisan d'art pour la réalisation d'une œuvre résultant d'une parfaite maîtrise des techniques et savoir-faire d'un métier d'art. Celle-ci doit révéler un caractère innovant et esthétique mais aussi contribuer à l'évolution de ce savoir-faire.

  • Dotation : 50 000 euros
  • Accompagnement : jusqu’à 100 000 euros en fonction du projet de développement proposé.

 

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