L'Institut pour les Savoir-Faire Français a dévoilé mardi 26 novembre 2024 les résultats des Éclaireurs, une enquête initiée en 2023 et soutenue par la Fondation Bettencourt Schueller, le ministère de la Culture, le Comité Colbert et Terre & Fils. 

Le poids économique des métiers d'art enfin révélé

Constatant qu'il n'existait pas de données économiques récentes sur les métiers d'art, la Fondation Bettencourt Schueller a souhaité donner les moyens à l'Institut pour les Savoir-Faire Français de mener une étude pour mesurer le poids économique du secteur. L'objectif : disposer d'éléments chiffrés et actualisés, et ainsi mieux valoriser les 281 métiers d'art et les savoir-faire d'exception français. Les résultats de l'étude révèlent une force économique très dynamique. 

  • 500 000actifs
  • 234 000entreprises
  • 68milliards d'euros de chiffre d'affaires

Les métiers d'art et savoir-faire d'exception, qui regroupent des activités de production, de création ou de restauration du patrimoine, représentent ainsi plus d'un demi-million d'actifs (chefs d'entreprise, indépendants et salariés), dont un peu plus du quart (280 000) sont salariés. Les 234 000 entreprises qui composent le secteur génèrent 68 milliards de chiffre d'affaires annuel en 2023 dont environ 9 milliards à l'export (14 %). 

Un ancrage dans les régions françaises 

Les entreprises de métiers d'art et de savoir-faire d'exception jouent un rôle essentiel dans le dynamisme économique des territoires. Huit entreprises sur dix et 81 % des salariés sont localisés hors de la région Île­ de-France, marquant l'ancrage territorial du secteur. En favorisant une production locale et un approvisionnement majoritairement français (58 %), ces entreprises participent activement à l'économie régionale. Elles valorisent le made in France, et contribuent à la préservation du patrimoine local, créant un impact durable dans les régions: en moyenne, 60 % de leur CA est réalisé sur le marché régional.

Des filières attractives

Partout sur le territoire donc, le secteur attire des profils très divers. Plus de 4 dirigeants d'entreprise sur 10 occupent leur poste à la suite d'une reconversion professionnelle. 

C'est un secteur plutôt féminisé, puisque 55 % des dirigeants d'entreprises sont des femmes (contre 39 % au niveau national), mais la proportion de femmes dirigeantes diminue à mesure que la taille de l'entreprises augmente. À cela s'ajoute la part minoritaire des femmes salariés (28 %).

C'est en tout cas un secteur où se dessinent des opportunités : parmi les entreprises employeuses, 42 % ont recruté au moins un salarié en 2023 et 41 % prévoyaient de recruter au moins un salarié en 2024, représentant environ 50 000 à 55 000 recrutements envisagés toutes entreprises confondues.

Le défi de la transmission des savoir-faire

Le secteur fait face à des défis de taille pour garantir sa pérennité. Si ses salariés sont plutôt jeunes — ils sont 38 % à avoir moins de 25 ans, contre 32 % de la moyenne nationale, la question de la transmission se pose. 1 salarié sur 4 détenant un savoir-faire d'exception a en effet plus de 55 ans.  Le recours limité à l'apprentissage et le fait que 39 % des entreprises indiquent que leur savoir-faire ne fait pas l'objet d'un diplôme ou d'une certification, rendent difficile la transmission de ces compétences uniques.

Faire rayonner les métiers d'art en France et à l'international

Interrogés sur les enjeux qu'ils jugent prioritaires pour demain, les dirigeants placent au premier plan la question de la reconnaissance des métiers à la fois auprès de potentiels futurs consommateurs ou de potentiels futurs professionnels. La transmission de ces savoir-faire, en troisième position des préoccupations, renforce quant à elle l'urgence de préserver et d'accompagner ces métiers pour les générations futures. L'enjeu de la commercialisation et des actions à l'export occupe la deuxième place, avec 40 % des dirigeants le considérant comme une priorité pour demain. 

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