À l’occasion des 25 ans du Prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la Main®, la Fondation dédie sa troisième saison de podcasts Des ailes aux talents à l’univers des métiers d’art, proposant à des auteurs de porter leur regard sur un artisan. En tout huit portraits exceptionnels, à découvrir chaque semaine.

Donner carte blanche à des écrivains pour révéler les talents soutenus par la Fondation, c’est le défi que relève chaque année la série de podcasts Des ailes aux talents, réalisée en partenariat avec des auteurs de la maison Gallimard et le studio de Radio-France. Imaginée en 2022, l’initiative connait un succès grandissant (150 000 écoutes en 2023) qui tient à la qualité des écrivains et des talents dévoilés mais aussi à l’originalité de l’exercice, avec des rencontres toujours singulières comme celles, l’an passé, de Sylvain Prudhomme et de la chef d’orchestre Laurence Equilbey ou de Jean-Baptiste Del Amo et du jeune médecin-chercheur Guillaume Canaud.

Découvrir la saison précédente du podcast "Des ailes aux talents"

 

Traditionnellement dédiés aux différents domaines d’engagement de la Fondation, pour mettre en lumière destins et démarches communes, ces podcasts font cette année une exception. À l’occasion des 25 ans du Prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la Main®, la Fondation a choisi de les consacrer exclusivement aux métiers d’art. Elle a donc sélectionné des talents qui incarnent au plus près les valeurs du Prix et les lignes de force de cet artisanat exceptionnel (transmission, innovation…). Les auteurs ont puisé dans cette liste pour choisir un artisan d’art selon leur curiosité et leurs affinités électives, ce qui constitue un premier gage de réussite comme en atteste l’expérience de Yannick Haenel. En 2023, cet auteur a écrit un portrait très sensible de Yann Grienenberger, directeur du Centre international d’art verrier de Meisenthal, un village situé en Moselle… à 10km à peine de la maison où il a grandi et où vivent encore ses parents. Par ailleurs, les écrivains se sont engagés à écrire leur texte, mais aussi à en faire la lecture (15 minutes environ), ce qui donne encore plus à percevoir la nature des liens tissés, le tout entrecoupé des paroles des artisans et enrichi de sons captés dans leurs ateliers.

Objet radiophonique à part entière, le projet se révèle passionnant et très valorisant pour les artisans qui redécouvrent leur univers anobli par l’exercice littéraire. Il l’est pour les auteurs qui ne prêtent pas seulement leur plume mais font une vraie rencontre qui nourrit leur imaginaire, et disposent d’une liberté qui leur permet de s’attacher au geste créatif mais aussi à un parcours, une personnalité. Il l’est, enfin, pour les auditeurs qui savourent à la fois une œuvre littéraire et une plongée dans un artisanat rare, le tout porté par une démarche originale  une approche créative de la création. La preuve avec cette saison qui réunit huit artisans d’art, lauréats du Prix pour l’Intelligence de la Main®, et huit écrivains confirmés ou valeurs montantes parmi lesquels François-Henri Désérable avec l’artiste plumassière Nelly Saunier, Catherine Cusset avec la céramiste Kristin McKirdy... S’il fallait encore convaincre, quelques mots, pour vous mettre l’eau à la bouche.

  • L'écrivaine Léna Ghar rencontre la brodeuse Aurélie Lanoiselée.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • L'écrivain Philippe Bordas rencontre l'héliograveuse Fanny Boucher.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • L'écrivaine Catherine Cusset rencontre la céramiste Kristin McKirdy.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • L'écrivain Franck Courtès rencontre l'orfèvre Nicolas Marischael.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • L'écrivaine Nolwenn Le Blevennec rencontre le créateur de papier peint François-Xavier Richard.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • L'écrivain François-Henri Désérable rencontre la plumassière Nelly Saunier.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • L'écrivaine Pauline Delabroy Allard rencontre Lucile Viaud, designer, et Aurélia Leblanc, tisserande.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • L'écrivain Paul Gréveillac rencontre la modeleuse, sculptrice et tourneuse sur métal Mylinh Nguyen.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller

La céramiste Kristin McKirdy et l’écrivain Catherine Cusset 

Kristin McKirdy et la terre mère. Kristin vient me chercher à la gare de Bois-le-Roi, à une demi-heure de Paris. Nous entrons bientôt dans la petite maison où elle s’est installée il y a vingt-cinq ans avec son mari et ses deux fils, meublée de fauteuils années 50, colorés et design, et d’objets de brocante. Juste à côté, un vaste atelier rempli de ses sculptures en céramique donne sur un jardin très vert : c’est une vraie image d’Épinal de l’artiste. Mais le trajet qui l’a menée à ce rêve n’est pas simple. […] Elle suit son premier cours de céramique à quinze ans au lycée américain de Saint-Cloud : « Je restais après l’école, j'ai acheté un tour à la maison que j'ai mis à la cave. Enfin, j'étais juste passionnée par ça. » […] Ce qui lui plaît c’est le côté charnel, sensuel, de la céramique. Elle n’imagine pas en faire un métier. Elle part étudier l’histoire de l’art à l’université de Santa Cruz. Elle y devient « la Française », alors qu’elle était l’Américaine en France, et y perd son identité. […] Après quelques années d’errance entre les États-Unis et la France où elle retourne étudier l’archéologie, c’est à New York que se produit la révélation qui va changer sa vie. 

Alors qu’elle passe ses journées à la bibliothèque pour ses recherches sur « L’état de l’archéologie du monde moderne aux États-Unis » et se rend le soir à un cours de céramique à la Parsons School of Design, elle s’aperçoit qu’en journée, elle ne cesse de regarder sa montre, tandis que le soir, elle ne voit pas le temps passer. « Je dis bon, mais il y a un truc qui ne va pas dans ma vie. Et j’ai compris que j’étais sur le mauvais chemin. » La passion peut-elle devenir un métier ?

Écouter le podcast
Des ailes aux talents

Kristin Mckirdy par Catherine Cusset

  • Aoû 2024
  • 14 minutes
  • L'écrivaine Catherine Cusset a rencontré la céramiste Kristin McKirdy dans le cadre du podcast "Des ailes aux talents".
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Céramiques réalisées par Kristin McKirdy.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Catherine Cusset dans l'atelier de Kristin McKirdy.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • La céramiste Kristin McKirdy dans son atelier.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Catherine Cusset et Kristin McKirdy dans l'atelier de celle-ci.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Focus sur une œuvre de Kristin McKirdy.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller

L’artiste plumassière Nelly Saunier et François-Henri Désérable

Vivre de ses plumes. Combien le monde compte-t-il d’artistes plumassiers ? Difficile à dire. En France, ils ne seraient qu’une petite trentaine à vivre de leurs plumes. Ce qui est certain, en tout cas, c’est que, dans le tout petit milieu de la plumasserie, Nelly Saunier est une star. Elle m’a reçu un matin de février, dans son atelier du 14e arrondissement, à Paris, au quatrième étage d’un immeuble où, si l’on en croit la plaque apposée sur la façade, a vécu Jean Moulin. Huit ans que Nelly Saunier vit et travaille ici, cinq mètres quatre-vingt de hauteur sous plafond, où le blanc domine, parce que le blanc, dit-elle, c’est le grand espace, la respiration. 

« Moi j’ai besoin de respirer, j’ai besoin de me hisser, de plus être là. Tu vois, moi j’habite Paris, j’en fais rien de Paris, je vis dans mon monde à moi. J’adore être en immersion dans la nature, mais tout est dans mon esprit ».

D’abord, trouver les plumes – ce qui n’est pas une mince affaire. La recherche de matière première, c’est de là que tout part. C’est le premier élan, celui qui donne le la. Dans le domaine de la plumasserie, on appelle cela le sourcing. Toutes ces plumes viennent de la mue, quand les oiseaux renouvellent leur plumage. Au fil des ans, Nelly Saunier s’est constitué un réseau d’éleveurs, qui lui fournissent les plumes sans quoi rien n’est possible. À partir de là, Nelly Saunier examine leurs formes, leurs couleurs, leur quantité aussi ; un miracle se passe : comme le disait à propos du style un écrivain, « elle arrache une idée au ciel, où elle se mourait d’ennui ».

L'épisode sera bientôt disponible à l'écoute.

  • Nelly Saunier, plumassière, et l'écrivain François-Henri Désérable se sont rencontrés dans le cadre du podcast "Des ailes aux talents".
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Œuvre réalisée par Nelly Saunier.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Nelly Saunier, plumassière, dans son atelier.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Dans l'atelier de Nelly Saunier, plumassière.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • François-Henri Désérable et Nelly Saunier dans l'atelier de celle-ci.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Travaux préparatoires de Nelly Saunier.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Nelly Saunier dans son atelier lors de l'enregistrement du podcast.
    © Michel Slomka / MYOP pour la Fondation Bettencourt Schueller

Écouter le podcast

Podcast : saison 3

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Des auteurs de la Maison Gallimard racontent des talents de la Fondation Bettencourt Schueller.

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Une série de portraits littéraires d'hommes et de femmes dont l'énergie et le parcours méritent d'être racontés.