Nathalie Vergnolle Des modèles intestins in vitro pour guérir les maladies inflammatoires
Nathalie Vergnolle, directrice de recherche à l'Inserm, à la tête de l’Institut de recherche en santé digestive (IRSD).
- 2006 • Dotation du programme ATIP-Avenir
- 2015 • Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française
Le Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française 2015 a récompensé Nathalie Vergnolle, directrice de recherche à l'Inserm, pour ses travaux sur les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin
Chercher les causes et les remèdes des maladies inflammatoires chroniques de l'intestin
À Toulouse, l'équipe de Nathalie Vergnolle ouvre une approche radicalement nouvelle pour explorer les causes et trouver des remèdes personnalisés aux maladies inflammatoires chroniques de l'intestin. Les millions de personnes touchées par ces maladies n'ont aucun espoir de guérison, les traitements ne visant que les symptômes. Pour près de 40 % de patients résistants à toute forme de traitement, la dernière option est l'ablation de la partie enflammée de l'intestin.
L'équipe de Nathalie Vergnolle, formée en 2006 grâce au programme ATIP-Avenir soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, développe une nouvelle stratégie pour mieux comprendre la pathogénèse complexe de ces maladies inflammatoires chroniques. La Fondation renouvelle son soutien à ces chercheurs afin qu'ils puissent faire pousser de nombreux mini-côlons, premiers organoïdes du genre.
Intestins modèles
La technologie récente des organoïdes, appliquée aux mini-côlons, consiste à isoler des cellules souches à partir de tissus intestinaux et à les cultiver en trois dimensions avec les facteurs de croissance appropriés. Les cellules souches intestinales prolifèrent et entrent dans un processus de différenciation, récréant une surface épithéliale complexe, qui contient tous les types de cellules présents à la surface d'un véritable intestin. L'épithélium ainsi généré se replie sur lui-même, en sphère, à l'image d'un intestin. Ces modèles d’intestins in vitro cultivés à partir des cellules de patients pourront être comparés à ceux de personnes saines. L'équipe prévoit d'enquêter sur les effets de différentes approches pharmaceutiques, de rechercher de nouvelles cibles thérapeutiques et de prédire la réponse des patients à différents traitements.
Nathalie Vergnolle en quelques mots
Nathalie Vergnolle se spécialise dès son DEA, en 1992, dans l’étude des maladies inflammatoires. De l’étude de la pathophysiologie de la colite chez le rat, elle élargit ses recherches à l’inflammation intestinale en général au cours de son doctorat. Implantée au Canada pendant dix ans, elle a guidé les recherches de son équipe vers l’élucidation des rôles des protéases et des récepteurs associés dans la pathophysiologie de l’inflammation et de la douleur.
Son retour en France a déjà donné lieu au dépôt de trois brevets, pour le traitement et la prévention de l’infection par le virus de la grippe, du syndrome du côlon irritable et des intolérances au gluten. Une des particularités des recherches de Nathalie Vergnolle est la diversité des modèles employés. Son équipe est notamment la seule en France à cultiver des neurones sensitifs humains, employés pour décortiquer les mécanismes de la douleur.
Dotation du programme ATIP-Avenir
Depuis 2005, la Fondation Bettencourt Schueller est partenaire du programme Avenir de l’Inserm. En 2009, le programme Avenir a fusionné avec le programme ATIP de l’INSB du CNRS. La Fondation soutient depuis le programme ATIP-Avenir qui favorise le retour ou l’installation en France de jeunes chercheurs de très haut niveau, porteurs d’un projet de recherche de qualité exceptionnelle, et désireux de créer leur propre équipe.
Tous les lauréats du prixPrix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française
Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.
Tous les lauréats du prix