Le Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française 2015 a récompensé Caroline Robert, directrice du Centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy de Villejuif, pour ses travaux sur le mélanome.

Vers des traitements plus précis des tumeurs

Au Centre de lutte contre le cancer Gustave Roussy de Villejuif, Caroline Robert explore les voies de signalisation cellulaire déréglées dans le mélanome. L'analyse des mécanismes moléculaires qui rendent chaque tumeur unique permettent aux chercheurs et cliniciens de proposer des traitements de plus en plus précis. Chaque tumeur est unique. La chimiothérapie agit sans discrimination. Les travaux de Caroline Robert et de son équipe à l'Institut Gustave Roussy ont pour finalité de proposer des traitements plus efficaces aux patients atteints de mélanome, cancer de la peau qui, quand il est métastatique a un taux de mortalité très élevé. Son but est de comprendre les mécanismes de résistance des cellules de mélanome aux traitements existants et de développer des traitements plus efficaces et moins toxiques. Caroline Robert est à la tête d’une équipe médicale dont la recherche clinique aide à trouver les meilleures combinaisons d'immunothérapie (stratégie qui vise à déverrouiller la réponse immunitaire naturelle contre les tumeurs) et de thérapies ciblées.

Présentation - Prix Coups d’élan pour la recherche française 2015

Une recherche de pointe sur les kinases

En même temps, Caroline Robert codirige avec Stephan Vagner, une équipe Inserm de recherche translationnelle comptant une dizaine de personnes. Les chercheurs explorent les mécanismes moléculaires à l'œuvre dans les cellules cancéreuses. L'emphase est placée sur les kinases, enzymes transférant des groupes phosphate sur des protéines et jouant un rôle majeur dans la communication intra-cellulaire. Les médicaments qui les visent sont au cœur des thérapies ciblées et induisent des résistances que l'équipe décrypte.

Le soutien de la Fondation

Le Prix Coups d'élan pour la recherche française décerné par la Fondation va permettre à l'équipe de recherche de faire l'acquisition de matériel de pointe pour cartographier le fonctionnement des kinases et les interactions entre de très nombreuses protéines dans des échantillons prélevés sur les tumeurs des patients. L'équipe s'intéresse particulièrement aux mécanismes qui contrôlent la fabrication des protéines dans les cellules dont elle a montré qu'ils sont déterminants dans le développement des résistances aux traitements. Comprendre le programme de la cellule cancéreuse permettra de prévoir plus efficacement sa sensibilité ou sa résistance à un traitement ciblé et laisse entrevoir la possibilité de développer de nouveaux traitements agissant sur les molécules qui contrôlent l'initiation de la synthèse protéique.

Caroline Robert en quelques mots

Caroline Robert est à la fois médecin spécialiste en dermatologie et chercheur. Elle développe avec son équipe une importante activité de recherche clinique, explorant notamment la synergie entre médecine personnalisée et immunothérapie. La dizaine de scientifiques qui travaillent sous sa direction depuis 2010 s'intéresse à la signalisation cellulaire dans le mélanome, en particulier aux mécanismes qui induisent une résistance aux thérapeutiques ciblées. En 2014, des travaux effectués avec Stephan Vagner, co-directeur de l'équipe, démontrent le rôle crucial des mécanismes de traduction des protéines dans la résistance aux inhibiteurs de kinases, fréquemment utilisés dans la lutte contre le mélanome métastatique. Un brevet pour le diagnostic s'appuyant sur des biomarqueurs découverts au cours de ces recherches a été déposé. Les recherches cliniques de son équipe médicale ont pour leur part déjà amélioré la prise en charge du mélanome métastatique.

Portrait du Professeur Caroline Robert, cheffe de service d'onco-dermatologie, Institut Gustave Roussy à Villejuif (94), et lauréate 2015 des Prix scientifiques de la la Fondation Bettencourt Schueller, à Villejuif, en février 2016. ©Sophie Loubaton / CapaPictures

Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française

Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.

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