Grégoire Scalabre Du minuscule au monumental

Avec l’Ultime métamorphose de Thétis, en hommage à la nymphe marine de la mythologie, le céramiste Grégoire Scalabre a choisi de célébrer l’objet le plus humble et le plus essentiel de l’humanité, le vase qui accompagne l’homme depuis la nuit des temps en multipliant à l’infini les formes et les fonctions. Passant du minuscule au gigantesque avec poésie, par une mise en abyme virtuose, l’œuvre se couvre de quelque 70 000 amphores miniatures, faites de porcelaine translucide émaillée, dans des couleurs qui rappellent les éléments – de l’eau à la minéralité – déclinant d’extraordinaires beiges et camaïeux de verts.

« Avec L’Ultime métamorphose de Thétis, je souhaitais rendre hommage à ces simples vases et à ce qu’ils représentent à mes yeux, une part de notre civilisation. Comme Thétis qui renait au fond de l’eau, ce vase s’inspire des amphores couvertes de mousse, abandonnées au fond de l’eau lors d’un naufrage. Par ailleurs, je voulais aussi relever un défi, transcender la technique du tournage par la quantité des pièces produites, ce qui rend la démarche presque initiatique. Chacune des 70 000 miniatures, tournée à la main, possède une forme unique et ce travail d’accumulation m’a permis de passer de la notion de pièce utilitaire à celle de sculpture, d’œuvre à part entière. Leur nombre atteste de leur dimension universelle, avec un vocabulaire propre à chaque pièce. »

Le Prix permettra à Grégoire Scalabre de continuer à explorer les multiples possibilités qu’offre la céramique, en mêlant dimensions artistique et utilitaire. Variations d’échelles, sculptures d’extérieur pour les jardins, recherches sur la couleur, nouveaux alliages et nouvelles textures… Le début d’un chantier prométhéen s'ouvre devant cet artiste qui a à cœur de transmettre son savoir-faire à travers l'école qu'il a créée. 

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