Fanny Boucher Arboris, racines du ciel

Une composition murale haute de deux mètres dévoile la silhouette d’un arbre dont les cimes et les racines s’étirent verticalement. Fanny Boucher remet au goût du jour l’héliogravure, technique née à la fin du XIX^e siècle qui consiste à créer des estampes imprimées sur papier à partir d’une image photographique gravée sur une plaque de cuivre. La complexité de la réalisation se conjugue à un discours poétique et sensible : l’arbre y est célébré comme figure universelle des origines, propre à unir ciel et terre.

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Pas moins de soixante-douze héliogravures ont été nécessaires à la production du motif d’Arboris. Quarante-neuf d’entre elles sont des matrices – des plaques de cuivre traditionnellement rayées une fois le tirage achevé et non exposées. Le reste est formé d’héliogravures proprement dites, imprimées sur un papier japonais bleuté, marouflé sur la matrice-même ayant servi à la reproduction. La feuille d’estampe vient alors épouser la plaque métallique dont l’on perçoit les nuances dorées. Cette innovation confère à l’œuvre une grande puissance plastique, faisant de l’estampe un objet d’art à part entière.

 

​« Le respect de Fanny Boucher pour la tradition est total mais son cheminement se révèle aussi très expérimental, avec la volonté de maitriser la technique et de la dépasser. L’autre atout de ce projet réside dans son ouverture à différents domaines, la prise de conscience d’une transversalité entre les disciplines. »