Bernard Srour Prédire l'espérance de vie en combinant marqueurs sanguins et modes de vie
Bernard Srour, post-doctorant, Centre Allemand de Recherche sur le Cancer à Heidelberg (DKFZ), dans le laboratoire du professeur Rudolf Kaaks.
- 2020 • Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs
Le Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs 2020 récompense Bernard Srour, post-doctorant en épidémiologie, pour ses recherches sur les facteurs prédictifs de l'espérance de vie.
L’hygiène de vie, facteur prédictif de la longévité ?
Le mode de vie d’une personne peut être caractérisé par différents facteurs tels que le tabagisme, l’activité physique, le poids, la consommation d’alcool et l’alimentation. Depuis le début de sa carrière scientifique, Bernard Srour a exercé son expertise en épidémiologie pour étudier les associations entre tous ces facteurs et les risques sur la santé.
Pendant son projet de post-doctorat au Centre Allemand de Recherche sur le Cancer à Heidelberg dans le département d’épidémiologie du cancer, Bernard Srour espère développer un modèle qui prédirait l’espérance de vie grâce à une double combinaison de marqueurs sanguins et de facteurs liés au mode de vie. Il étudiera pour cela les échantillons sanguins et les données disponibles pour près de 8 000 personnes de la cohorte EPIC-Heidelberg, l’une des antennes de la cohorte européenne multicentrique EPIC mise en place dans les années 1990.
Le score qu’il développera pourra être utilisé en clinique pour l’identification de personnes à risque, chez qui il serait important de cibler des stratégies de prévention plus personnalisées. Son approche pionnière devrait contribuer à mieux définir une bonne « santé métabolique », en amont de l’apparition de maladies chroniques, dont l’incidence explose à la suite de modes de vie malsains.
« Prédire l’espérance de vie en observant nos habitudes comportementales et alimentaires n’est plus une utopie. » Bernard Srour
Bernard Srour en quelques mots
Pharmacien de formation, Bernard Srour est également Docteur en santé publique et épidémiologie. Il est le coordonnateur du Réseau national alimentation cancer recherche (Réseau NACRe).
Lors de son doctorat au sein de l’équipe de recherche en Epidémiologie Nutritionnelle (EREN, Inserm, INRAE, Cnam, Sorbonne Paris Nord), encadré par le Docteur Mathilde Touvier, il a mis en évidence un lien entre la consommation d’aliments transformés et les risques de cancer, de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2 et d’obésité. Il a travaillé sur un échantillon de plus de 100 000 patients de la cohorte NutriNet-Santé, suivis pendant dix ans, en prenant en compte des facteurs sociodémographiques, médicaux, anthropométriques et les habitudes de vie, dont la qualité nutritionnelle du régime.
Il a découvert que, au-delà de la qualité nutritionnelle du produit (sucres, acides gras saturés, sel), les processus de transformation des aliments jouent un rôle prépondérant dans l’implication de l’alimentation ultra-transformée dans le développement des maladies chroniques. Ses travaux ont permis de lancer le débat sur l’alimentation industrielle en France et ont mené à la mise en place d’une Commission d’enquête parlementaire sur la régulation des aliments ultra-transformés et des additifs alimentaires.
Bernard Srour participe également à des travaux d’expertise pour l’Institut National du Cancer depuis 2018.
Prix Bettencourt pour les jeunes chercheurs
Créé en 1990, le Prix pour les jeunes chercheurs est l’une des premières initiatives de la Fondation Bettencourt Schueller. Jusqu'en 2021, ce prix était décerné chaque année à 14 jeunes docteurs en sciences ou docteurs en médecine, pour leur permettre de réaliser leur séjour post-doctoral dans les meilleurs laboratoires étrangers. 349 jeunes chercheurs ont été distingués. La dotation du prix était de 25 000 euros.
Tous les lauréats du prix