Amaury François Cartographier les circuits neuronaux qui relient le toucher aux émotions

De la sensation à l’émotion

Comment un simple contact tactile peut-il créer une émotion positive ou négative ? Le toucher ne transmet pas seulement des informations objectives sur un stimulus externe, il a également une dimension émotionnelle, agréable ou non, essentielle à la survie des mammifères. La douleur nous incite à fuir des stimuli dommageables pour l’organisme. À l’inverse, les sensations agréables stimulent les liens sociaux. Si les réseaux neuronaux assurant la transmission d’informations tactiles objectives sont bien connus, ceux qui permettent l’émergence de l’émotion sont plus énigmatiques. Amaury François s’est donné pour objectif d’identifier les réseaux neuronaux qui façonnent l'expérience émotionnelle du toucher.

Explorer les liens entre informations sensorielles et circuits de la récompense

Amaury François et son équipe ont démontré l’existence d’une population de neurones dans la peau appelés mécanorécepteurs C-LTMR qui, lorsqu’on les active, créent une sensation plaisante et permettent ainsi d’augmenter les liens sociaux. Les travaux de recherche de l’équipe d’Amaury François consisteront à explorer les réseaux neuronaux mobilisés par le toucher agréable chez la souris, qui relient les neurones innervant la peau aux circuits de la récompense pour déclencher une émotion positive. Ils se focaliseront dans une partie du cerveau appelée le cortex insulaire, où certains neurones sont spécialisés dans l’intégration de l’information transmise par les mécanorécepteurs C-LTMR de la peau, contribuant à faire émerger la dimension émotionnelle positive lors d’un contact tactile.

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Comprendre les dérégulations du traitement sensoriel pour soigner les douleurs chroniques

Impulscience® permettra à Amaury François de mobiliser des biotechnologies novatrices, telle que l’optogénétique, qui permet de changer le fonctionnement des neurones avec de la lumière ou encore de faire briller des neurones en fonction de leur activité. Ceci lui permettra de manipuler les neurones du toucher de façon artificielle et de suivre en temps réel l’activité neuronale des régions cérébrales répondant à cette stimulation. Ces recherches sont cruciales pour comprendre les différentes pathologies liées à une dérégulation du traitement sensoriel, telles que la douleur chronique et l'anhédonie qui est la perte d'intérêt pour des stimuli agréables. Amaury François fait l’hypothèse que ces troubles sont liés à un détournement des voies neuronales engagées par les mécanorécepteurs. Les C-LTMR représenteraient ainsi un levier potentiel pour inverser ces pathologies et seraient donc une cible thérapeutique prometteuse.