Sophie Ugolini La peau cache bien son jeu : deux systèmes pour lutter contre les attaques

La peau est bien équipée pour défendre l’organisme

La peau est l'une des premières lignes de défense de l'organisme contre les attaques de l'environnement. En effet, elle compte un grand nombre de cellules immunitaires qui agissent comme des sentinelles, réagissant rapidement à l'invasion d'un agent pathogène ou à une lésion. Cependant, le système nerveux de la peau, constitué par un réseau dense et divers de neurones, joue aussi un rôle important dans la protection contre ces agressions. Comment ces deux systèmes, longtemps considérés comme indépendants l’un de l’autre coopèrent-ils ?

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Les systèmes immunitaire et nerveux unissent leurs forces

Supposons que vous ayez passé beaucoup de temps sous le soleil et que votre peau ait été brûlée. Les cellules du système immunitaire vont se mettre au travail pour réparer la plaie. Ce faisant, elles produisent des molécules inflammatoires qui activent les neurones spécialisés de la peau et qui transmettent au cerveau les informations qui vous permettent de percevoir la douleur. A l’endroit de la brûlure, les neurones de la peau produisent des molécules qui agissent directement sur les cellules immunitaires. De plus, les molécules inflammatoires et la douleur vont inciter le système nerveux central à libérer des molécules dans le sang, capables de moduler elles aussi les actions des cellules immunitaires. Cet exemple illustre que les deux systèmes – immunitaire et nerveux – agissent ensemble pour réparer les dégâts liés à la brûlure. Cependant, les mécanismes qui gèrent leur coopération ne sont pas encore complètement élucidés.

Décortiquer les accords de cette coopération

Au cours du projet de recherche soutenu par Impulscience^®, Sophie Ugolini et son équipe vont décortiquer cette coopération qui permet à notre corps de détecter et de combattre le danger, tout en évitant les débordements et en favorisant le retour à la normale. 

Les chercheurs souhaitent ainsi connaître l’identité des neurones impliqués dans la réparation de la peau en cas de blessure ou d’infection virale. Une fois identifiés, ils vont observer comment les cellules immunitaires de la peau gèrent une lésion ou l’attaque d’un virus en absence de ces neurones. Ils exploreront également les mécanismes par lesquels les neurones régulent l’inflammation. Une des pistes qu’ils suivront est la production de molécules qui impactent l’activité du système immunitaire, comme le neuropeptide TAFA4. 

Avec une grande variété de techniques, Sophie Ugolini et son équipe révèleront les mécanismes moléculaires et cellulaires impliqués dans la réponse à une infection ou à une lésion de la peau et exploreront la valeur thérapeutique de leurs découvertes pour le traitement des maladies inflammatoires.