Myriam Valéro Connaître les populations marines pour mieux les protéger
Myriam Valéro, Directrice de recherche CNRS, station biologique de Roscoff, Director of the international French-Chilean Lab
- 2001 • Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française
Le Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française 2001 a récompensé Myriam Valéro, Directrice de recherche CNRS, station biologique de Roscoff, pour ses recherches approfondies menées sur les écosystèmes marins du littoral Manche-Atlantique.
Une étude nécessaire des espèces marines du littoral Manche-Atlantique
L’équipe de Myriam Valéro a été soutenue pour étudier à la station biologique de Roscoff la dynamique des populations marines du littoral Manche-Atlantique. Alors qu’il n’existe plus un seul espace sur terre qui ne subisse, au moins indirectement, l’influence de l’homme, la compréhension du fonctionnement des écosystèmes perturbés par notre action est plus que jamais essentielle à leur préservation. L’accentuation de la fragmentation des habitats est particulièrement symptômatique de l’impact humain. L’équipe de Myriam Valéro explore les conséquences pour les sous-populations ainsi isolées chez plusieurs espèces marines emblématiques des côtes de la Manche et de l’Atlantique Nord.
Un havre de recherche consacré à la diversité génétique du monde marin
Accompagnés par la Fondation pour leur installation à la station biologique de Roscoff, les chercheurs s’intéressent particulièrement à la diversité génétique de ces animaux et plantes aquatiques. La différenciation génétique entre sous-populations dépendant en grande partie des modalités de dispersion propres à chaque organisme, le programme BIODYGEN (biodiversité dynamique et génétique des populations d’espèces natives et invasives du littoral Manche-Atlantique) s’attache en premier lieu à caractériser ces phénomènes. La deuxième partie du programme modélise les contraintes physico-chimiques du milieu marin sur ces dispersions de populations. La combinaison des modèles génétiques et hydrodynamiques renseigne les chercheurs sur le nombre et la nature des populations animales et végétales dans la Manche. Un dernier volet du programme évalue l’impact humain sur la structure des populations de ces organismes marins : pollution, pêcherie, aménagement des milieux littoraux et invasion biologique. Tant d’informations pour protéger au mieux notre patrimoine naturel.
Myriam Valéro en quelques mots
Chercheuse en génétique des populations, Myriam Valéro a débuté sa carrière en étudiant au cours de son doctorat la spéciation écologique d’une plante herbacée, Dactylis glomerata. Les végétaux supérieurs continuent à occuper ses recherches durant son post-doctorat : elle explore l’évolution de leurs systèmes de reproduction sexuée. Ce thème l’occupe encore lorsqu’elle devient chargée de recherche à Lille. Parallèlement, elle initie un projet sur l’évolution de l’alternance entre phase haploïde (un exemplaire de chaque chromosome) et phase diploïde (deux exemplaires de chaque chromosome).
Devenue chef d’équipe, elle mènera des recherches sur ce sujet durant dix années, jusqu’à son installation à Roscoff. Elle est responsable depuis 2014 d’une nouvelle unité de recherche internationale qui concrétise près de douze années de collaboration scientifique avec le Chili.
Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française
Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.
Tous les lauréats du prix