Marie-Hélène Guelton Un savoir-faire japonais revisité

Nourries de ses nombreux voyages et de ses études ethnographiques, les créations textiles de Marie-Hélène Guelton explorent savoir-faire et expérimentations. C’est le cas du Kimono Palawan aux innombrables plis graphiques qui rend hommage au vêtement traditionnel japonais : il en reprend la typologie, associant de manière originale le taffetas de soie à de la fibre d’ananas des Philippines. Envisagée par l’artiste autodidacte comme une surface picturale, l’étoffe diaphane, pourtant teintée d’une seule couleur orangée, rend par jeu de lumière et de transparence de magnifiques effets moirés.

Marie-Hélène Guelton travaille depuis plus de trente ans sur les immenses possibilités offertes par les procédés de teinture à réserve sur les tissus. Pour réaliser le kimono Palawan, elle développe une technique personnelle, dérivée de procédés japonais. Le kimono est élaboré à partir de trente-quatre modules textiles, assemblés à la main et à la machine. Ils permettent de composer le vêtement par transparence et par opacité. Chaque module est plié, enroulé sur un tube crénelé, ligaturé à l’aide d’un fil dans chaque crénelure, puis teint en une couleur unique. Une fois déroulés, les plis des tissus révèlent un réseau de stries et de lignes graphiques à la surface de l’étoffe.

« Au début, j’enroulais mes tissus sur des tubes, des cordes, des manches de pioche et autres supports sans savoir que ce type de teinture existait en Asie. […] La forme épurée du kimono s’est très vite imposée comme une surface picturale en soi. »