La biologie synthétique permet à Jérôme Bonnet de transformer des bactéries en outils de diagnostic pour des pathologies telles que le diabète.

Biologie synthétique et génie génétique

Combinant biologie, ingénierie et informatique, la biologie synthétique mobilise le génie génétique et la biologie moléculaire, pour fabriquer ou transformer des composants ou des systèmes biologiques.

De la médecine à la fabrication de biomatériaux en passant par la production d'énergie, les applications de la biologie synthétique sont infinies. Elle permet par exemple de modifier génétiquement des bactéries, pour induire la production de molécules thérapeutiques ou d'antibiotiques.

En manipulant les mécanismes de détection dont disposent naturellement les bactéries, l'ambition de Jérôme Bonnet est de parvenir à les transformer en outils de diagnostic de pathologies telles que le diabète.

Jérôme Bonnet - Lauréat 2013 du Programme ATIP-Avenir

Bacillus subtilis, une bactérie capable de détecter le diabète

Le diabète devrait toucher plus de 400 millions de personnes à travers le monde d’ici 2030. Un diagnostic précoce réduit considérablement les risques de complications. Mais bien que l'on connaisse les marqueurs biologiques du diabète, son dépistage demeure très complexe.

Jérôme Bonnet a imaginé reprogrammer génétiquement une bactérie non pathogène, Bacillus subtilis, pour qu’elle détecte ces marqueurs dans des échantillons cliniques d'urine ou de sérum sanguin, et qu'elle y réponde en émettant un pigment coloré détectable à l’œil nu.

Le "transcriptor" au centre de la programmation génétique

Grâce à la dotation du programme ATIP-Avenir, soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, Jérôme Bonnet a pu créer son équipe de recherche au sein du Centre de Biochimie Structurale de Montpellier.

Il a inventé un transistor génétique, nommé "transcriptor", capable de contrôler l'expression génétique des bactéries. Formé d'ADN et d'ARN, il permet aux bactéries de détecter et de signaler la présence conjointe de différents marqueurs biologiques.

Les chercheurs sont ainsi parvenus à créer des bactéries capables de détecter la présence anormale de glucose dans les urines de personnes diabétiques.

L'enjeu est de parvenir à créer des outils diagnostiques très précis pour de nombreuses pathologies.

Jérôme Bonnet en quelques mots

Docteur en biologie moléculaire et cellulaire, Jérôme Bonnet découvre la biologie synthétique lors de son post-doctorat à l’université de Stanford aux États-Unis, entre 2008 et 2013. Dans le laboratoire de l'éminent Docteur Drew Endy, il invente le "transcriptor", sorte de transistor génétique capable de contrôler l'expression génétique d'une cellule, en fonction de différentes combinaisons de molécules présentes dans son environnement. Il contribue également à la création d'un prototype de stockage de données numériques réinscriptibles au sein de l'ADN.

En 2013, lauréat du programme ATIP-Avenir soutenu par la Fondation Bettencourt Schueller, il constitue son équipe de recherche au sein du Centre de Biochimie Structurale de Montpellier. Son projet est de parvenir à appliquer la biologie synthétique au domaine du diagnostic médical. Il parvient alors à programmer des bactéries non pathogènes, pour les rendre capables de détecter et de signaler des biomarqueurs impliqués dans le diabète.

 

  • 2007 Doctorat en biologie moléculaire et cellulaire, Université de Montpellier

  • 2008 Post-doctorat à l’Université de Stanford, Californie (États-Unis)

  • 2013 Lauréat du programme ATIP-Avenir avec le soutien de la Fondation Bettencourt Schueller

Dotation du programme ATIP-Avenir

Depuis 2005, la Fondation Bettencourt Schueller est partenaire du programme Avenir de l’Inserm. En 2009, le programme Avenir a fusionné avec le programme ATIP de l’INSB du CNRS. La Fondation soutient depuis le programme ATIP-Avenir qui favorise le retour ou l’installation en France de jeunes chercheurs de très haut niveau, porteurs d’un projet de recherche de qualité exceptionnelle, et désireux de créer leur propre équipe.

Tous les lauréats du prix

Appel à candidatures

Les candidatures pour l’édition 2024, sélectionnées parmi les lauréats ATIP-Avenir de l’Inserm et du CNRS, seront ouvertes du 16 juillet au 2 septembre 2024.

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