Les travaux de Chloé James visent à identifier les marqueurs biologiques des thromboses, afin de caractériser les personnes à risque et permettre la conception de nouveaux traitements. Ses recherches se focalisent sur l'implication de l'épithélium dans le processus thrombotique.

Thromboses veineuses et artérielles

Une thrombose désigne la formation d’un caillot sanguin, dans une veine ou une artère. Lorsqu'elle touche l'une des grosses veines de la jambe, la thrombose veineuse profonde peut migrer jusqu'à l'artère pulmonaire et provoquer une embolie. Lorsqu'elles atteignent les artères, les thromboses peuvent causer des infarctus du myocarde et des attaques vasculaires cérébrales. Ces complications thrombotiques engagent le pronostic vital. Or, il est aujourd'hui très difficile de prédire leur survenue et d'identifier leur cause a posteriori.

L'un des enjeux de la recherche est donc de parvenir à identifier les marqueurs biologiques des thromboses, pour caractériser les personnes à risque et mieux cibler les futurs traitements.

Du risque thrombotique des néoplasies myéloprolifératives

Chloé James étudie les marqueurs biologiques de la thrombose chez les patients atteints de néoplasies myéloprolifératives. Causées par une production excessive de cellules souches au sein de la moelle osseuse, ces maladies rares présentent un risque accru d’accidents thrombotiques.

Soutenue par la Fondation Bettencourt Schueller dans le cadre du programme ATIP-Avenir, Chloé James a pu créer une équipe de recherche, ayant pour principal objectif de déterminer le rôle des cellules endothéliales, dans les complications thrombotiques des néoplasies myéloprolifératives.

Les cellules endothéliales : nouvelle cible thérapeutique

Les cellules endothéliales tapissent la surface interne de la paroi des vaisseaux sanguins. En contact direct avec le sang, elles contrôlent la perméabilité et le tonus vasculaire, et inhibent la coagulation.

Chloé James a contribué à la découverte de la mutation JAK2V617F, impliquée dans la néoplasie myéloproliférative et responsable de dysfonctionnements majeurs de l'endothélium. Ses recherches ont permis de démontrer que le dysfonctionnement des cellules endothéliales, provoquait des interactions anormales avec les cellules sanguines, pouvant potentiellement induire des thromboses. Ces résultats sont cruciaux, puisqu'ils mettent en lumière un nouvel acteur des pathologies thrombotiques : les cellules endothéliales.

Ces cellules pourraient ainsi devenir une cible thérapeutique, pour de nombreuses maladies cardiovasculaires. Les cellules endothéliales pourraient également être utilisées comme marqueur précoce de conditions pathologiques.

Chloé James en quelques mots

Docteur en médecine, Chloé James se spécialise en hématologie. En master, elle contribue à la découverte de la mutation génétique JAK2V617F, impliquée dans la " maladie de Vaquez ", néoplasie myéloproliférative présentant un risque accru de thromboses.

Lors de son doctorat, elle étudie les bases moléculaires des neoplasies myéloprolifératives, examinant l'implication du gène JAK2 et des cellules souches hématopoïétiques.

Post-doctorante au Walter and Eliza Hall Institute à Melbourne en Australie, elle s'intéresse aux mégacaryocytes, cellules de la moelle osseuse à l'origine des plaquettes sanguines. Elle décrypte chez la souris, le rôle de l'apoptose intrinsèque dans la production de plaquettes sanguines.

En 2011, soutenue par la Fondation Bettencourt Schueller, elle crée l'équipe de recherche " Endothélium et thromboses ", au sein de l'Université de Bordeaux.

Ses recherches promettent la découverte de nouvelles stratégies thérapeutiques et de moyens de détection précoces des thromboses.

 

  • 2005 Doctorat en médecine, Université de Bordeaux

  • 2008 Doctorat de biologie cellulaire, Université de Bordeaux

  • 2008 Post-doctorat dans le laboratoire de Ben Kile, Walter and Eliza Hall Institute, Melbourne (Australie)

  • 2011 Chef de l’équipe Interactions entre plaquettes et endothélium au sein de l’unité Inserm/Université de Bordeaux à l’hôpital Haut-Lévêque

Dotation du programme ATIP-Avenir

Depuis 2005, la Fondation Bettencourt Schueller est partenaire du programme Avenir de l’Inserm. En 2009, le programme Avenir a fusionné avec le programme ATIP de l’INSB du CNRS. La Fondation soutient depuis le programme ATIP-Avenir qui favorise le retour ou l’installation en France de jeunes chercheurs de très haut niveau, porteurs d’un projet de recherche de qualité exceptionnelle, et désireux de créer leur propre équipe.

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