Catherine Romand & Clémence Althabegoïty Une ode à l'art ancestral de la vannerie et à la course du temps.
Catherine Romand, vannière, et Clémence Althabegoïty, designeuse.
- 2024 • Prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la main® - Dialogues pour l’œuvre Tresser l’ombre
Avec cette ombrière tressée en osier, la vannière Catherine Romand et la designeuse Clémence Althabegoïty ont uni leur savoir-faire pour imaginer un objet aussi futuriste que poétique.
La vannerie, le design et les sciences
L'ombrière est destinée à protéger du soleil mais aussi à repérer le positionnement de ses rayons pour identifier les saisons, tel un cadran solaire immersif. Pour Tresser l'ombre, le duo a tout d’abord fait appel à Pascal Descamp, astronome à l’observatoire de Paris, qui a défini les trajectoires du soleil dans la région de Touraine via une série d’algorithmes. C’est à partir de ces données que Clémence a imaginé cette pièce, élaborant tout d’abord la forme en 3D et les dessins techniques sur un logiciel de modélisation.
Après la fabrication de la structure métallique, Catherine a commencé le tressage de l’ensemble de la structure dont le côté monumental constitue en soi une véritable prouesse technique – utilisant pour cela un osier cultivé sans pesticide dans son propre champ, récolté et traité de la façon la plus vertueuse, à l’aide d’une simple huile de lin. Autre défi, ce tressage a été réalisé en suivant une inclinaison bien précise déterminée selon la latitude exacte du lieu et un dégradé de couleurs tout aussi exigeant pour le repérage des saisons, allant d’un osier blanc (sans écorce) pour l’hiver jusqu’à un osier brut au brun très foncé pour symboliser l’été. Le tout assorti de torches (des tressages horizontaux) qui symbolisent les dates-clés de l’année – équinoxes, solstices d’hiver et d’été.
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Focus sur les gestes de la vannière Catherine Romand.
© Julie Limont pour la Fondation Bettencourt Schueller -
"Tresser l'ombre", la pièce primée.
© Julie Limont pour la Fondation Bettencourt Schueller -
Focus d'un détail de la pièce "Tresser l'ombre"
© Julie Limont pour la Fondation Bettencourt Schueller -
Dans l'atelier de la vannière Catherine Romand.
© Julie Limont pour la Fondation Bettencourt Schueller -
Catherine Romand et Clémence Althabegoïty à Villaines-les-Rochers.
© Julie Limont pour la Fondation Bettencourt Schueller -
Focus sur les gestes de la vannière Catherine Romand. -
Catherine Romand à l'œuvre dans son atelier de vannerie.
© Julie Limont pour la Fondation Bettencourt Schueller -
Dans l'atelier de Clémence Althabegoïty.
© Julie Limont pour la Fondation Bettencourt Schueller -
Osier utilisé par Catherine Romand pour la création de ses pièces.
© Julie Limont pour la Fondation Bettencourt Schueller
L’œuvre terminée est un refuge plein de poésie où l’on se repose à l’ombre toute l’année, tout en repérant chaque moment de l’année grâce au tressage de l’osier. Elle invite ainsi à se reconnecter au cycle des saisons et à interroger notre rapport au temps, mais elle se veut surtout une célébration de cet artisanat ancestral de la vannerie, à l’heure où la culture de l’osier est particulièrement menacée par le dérèglement climatique.
« Cette ombrière m’a tout de suite fasciné par sa beauté. J’ai ressenti un plaisir immédiat à la regarder, puis un plaisir physique à m’y immerger. Assis à l’intérieur, j’ai été saisi par une sensation de calme, de sérénité ; le sentiment de retrouver ma place dans l’ordre des choses. Cette création offre un lien unique entre une personne, un lieu et le cosmos. »
Neil MacGregorHistorien de l'art, administrateur culturel et membre du jury.
Catherine Romand en quelques mots
Catherine Romand naît en 1963 à Belfort. Elle vit et travaille à Villaines-les-Rochers.
Après l'obtention d'un diplôme à l'Ecole Nationale de la Vannerie de Fayl-Billot en 1981, elle fait ses débuts dans l’activité de la vannerie. Peu de temps après, elle co-fonde l’atelier de vannerie de Catherine et Christophe Romand à Villaines-les-Rochers, en Indre-et-Loire, spécialisé dans les produits en osier sur mesure conçus à partir de leur propre culture. Depuis 2021, elle est présidente du Syndicat français des vanniers professionnels et depuis 2023, présidente du jury des Meilleurs Ouvriers de France dans la section vannerie.
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1981-années 2000 Débuts dans l’activité de la vannerie, puis création de l’atelier de vannerie de Catherine et Christophe Romand.
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2003 Début de sa démarche créative. Prix Coup de coeur d’art contemporain de la SEMA (aujourd’hui Institut pour les savoir-faire français, ex-INMA).
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2011-2017 Participation aux expositions Résonnances à Strasbourg, Ob’Art à Paris et au Hangar 14 à Bordeaux.
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2021 Présidente du Syndicat professionnel des vanniers de France.
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2024 Prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la Main® - Dialogues.
Clémence Althabegoïty en quelques mots
Clémence Althabegoïty naît en 1993 à Paris, où elle vit et travaille.
Elle étudie quatre ans à la Design Academy d'Eindhoven (Pays-Bas), dont elle est diplômée en 2016. Elle poursuit ses études à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts (Paris, France) et au Goldsmiths College (Londres, Royaume-Uni). En 2023, elle est nommée coup de cœur du jury COAL Art et Ecologie, Métropole du Grand Paris du prix « Vivants Voyageurs ».
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2016 Diplômée de la Design Academy d’Eindhoven.
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2018 Diplômée de l’École Nationale supérieure des Beaux-arts, Paris.
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2019 Diplômée du Goldsmiths College, Londres.
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2021 Lauréate du concours FAIRE du Pavillon de l'Arsenal.
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2023 Prix « Vivants Voyageurs », coup de coeur du jury COAL Art et Ecologie, Métropole du Grand Paris.
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2024 Prix Liliane Bettencourt pour l’Intelligence de la Main® - Dialogues.
Récompense Dialogues du Prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la Main®
Dialogues récompense une collaboration entre un artisan d’art et un designer. Cette collaboration doit s’incarner par un prototype suffisamment abouti ou un objet qui témoigne à la fois d’un savoir-faire artisanal d’excellence et d’une créativité dans le design.
- Dotation : 50 000€ répartie égalitairement entre les deux lauréats soit 25 000€ chacun
- Accompagnement : jusqu’à 150 000€, pour permettre aux lauréats de déployer leur prototype ou leur objet afin d’en approfondir l’expérimentation, la recherche et l’innovation.