Albert Weixlbaumer Élucider les mécanismes moléculaires assurant le couplage et la coordination entre la transcription et l’épissage
Albert Weixlbaumer, directeur de recherche Inserm, Chef de l’équipe "Régulation de la transcription" à l’Institut de Génétique et de Biologie Moléculaire et Cellulaire, Illkirch (France).
- 2021 • Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française
Le Prix Bettencourt Coups d'élan pour la recherche française 2021 récompense Albert Weixlbaumer, chercheur en génétique et biologie moléculaire, pour ses recherches sur les machines moléculaires de l'expression génétique.
L’expression génétique et ses machines moléculaires : le voir pour le croire
Les plans de construction de chaque cellule et de chaque organisme sont stockés dans l’ADN sous forme de gènes. L’expression génétique consiste à lire les instructions contenues dans les gènes, à produire un ARN messager (c’est la transcription), puis à traduire le message pour synthétiser des protéines (c’est la traduction) qui assurent un grand nombre de fonctions essentielles dans les cellules.
Depuis sa création en 2014, l’équipe d’Albert Weixlbaumer étudie la régulation de la transcription et comment la transcription de l’ADN en ARN messager et la traduction des protéines sont couplés et coordonnées chez les bactéries, qui sont des cellules sans noyau. Cependant, ce processus se complique chez les cellules qui ont un noyau comme les cellules humaines, appelées eucaryotes, car il compte alors une étape de plus : après la transcription, l’ARN messager est édité par une machine moléculaire qui coupe certaines régions de ce messager avant qu’il ne soit traduit en protéine. Ce processus, appelé épissage, permet aux eucaryotes d’atteindre une grande diversité de protéines avec un nombre de gènes étonnamment faible. En revanche, si l’épissage est défectueux, il peut donner lieu à des maladies comme différentes formes de cancer ou des maladies du système nerveux. Vu que l'épissage est très souvent couplé à la transcription, comprendre en détail le fonctionnement de la machine moléculaire responsable du couplage entre la transcription et l’épissage aiderait à éviter ces conséquences néfastes.
Le soutien de la Fondation
Dans son laboratoire à Illkirch, Albert Weixlbaumer dispose de tous les outils pour étudier la transcription et la traduction chez les bactéries. Des techniques de microscopie électronique lui permettent d’observer en action les machines microscopiques qui interviennent dans chacune des étapes de l’expression génétique. Actuellement, son équipe souhaite observer attentivement comment la machine moléculaire responsable de l’épissage dans des cellules humaines est couplée et coordonnée avec la machine responsable de la transcription.
La dotation du Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française lui permettra d’acquérir des équipements de culture cellulaire, de purification des protéines et de stockage des données nécessaires à cette étude.
Albert Weixlbaumer en quelques mots
Après ses études à Vienne, Albert Weixlbaumer obtient en 2008 son doctorat en biologie moléculaire et biophysique à Cambridge, au Royaume Uni. Au cours de sa thèse, il étudie la régulation de la traduction des protéines chez les bactéries. Entre 2008 et 2014, il effectue un séjour post-doctoral aux États-Unis où il s’intéresse à un autre aspect de l’expression génétique, la transcription.
En 2014, Albert Weixlbaumer s’installe en France pour créer une équipe de recherche dédiée à l’étude de la régulation de la transcription et du couplage de la transcription et la traduction chez les bactéries. Son équipe combine différentes techniques de biologie structurale et de biochimie pour comprendre comment ces deux étapes de l’expression génétique interagissent.
Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française
Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.
Tous les lauréats du prix