Parmi les chercheurs les plus talentueux de sa génération, Olivier Voinnet a choisi la plante Arabidopsis thaliana comme modèle d’étude. Son objectif : élucider un processus fondamental de régulation génétique dont les implications défensives et régulatrices sont multiples en santé humaine, vétérinaire et agronomique. La Fondation Bettencourt Schueller lui vient en aide pour pérenniser des projets de recherche menacés par les manques de financement dans le domaine de la biologie moléculaire végétale.
Un laboratoire d'exception menacé par le manque de fonds
Olivier Voinnet mène des recherches de pointe qui nous éclairent sur des mécanismes responsables de pathologies très graves, telles que le cancer. Malgré son importance capitale et sa grande reconnaissance dans la communauté scientifique internationale, la recherche de ce scientifique pâtit à l’heure actuelle du sous-investissement public pour la biologie végétale en France. C’est pourtant ce type de recherche fondamentale qui fait progresser l’ensemble des sciences biomédicales et conduit à des applications essentielles, bien au-delà de la seule botanique. Pour ces raisons, Olivier Voinnet a dû scinder son laboratoire de l’Université de Strasbourg en deux. Il passe désormais 80 % de son temps à l’Institut fédéral de technologie de Zurich (ETH Zürich), où il est devenu professeur ordinaire.
Aux fondements des mécanismes moléculaires de la protection antivirale
Comme les autres organismes vivants, les plantes doivent se protéger contre les pathogènes. Olivier Voinnet a découvert que le RNA silencing, mécanisme par lequel des petits ARN régulent des processus cellulaires, est capable de se propager d’une cellule à l’autre pour générer une réponse antivirale chez les plantes. Les animaux et les végétaux ayant bien plus en commun qu’on ne le croit habituellement, on découvre peu à peu que cette réponse antivirale existe aussi non seulement chez les invertébrés, mais aussi dans certains types cellulaires des mammifères, comme l’a récemment démontré l’équipe du chercheur. Lauréat du prix Liliane Bettencourt pour les sciences du vivant en 2007, Olivier Voinnet travaille avec son équipe reconnue internationalement à élucider les rôles et mode d’action de l’interférence par l’ARN. Ce processus, basé sur la production de très petits ARNs, est à présent considéré comme un élément essentiel de la protection des cellules contre les infections virales, mais aussi contre des aberrations génétiques et épigénétiques responsables de cancers et d’autres pathologies graves.
Le soutien de la Fondation
La Fondation Bettencourt Schueller est intervenue pour faciliter la pérennisation de l’équipe strasbourgeoise d’Olivier Voinnet. Par un soutien financier de deux ans, la Fondation a assuré temporairement la poursuite en France d’une recherche de très haut niveau en biologie moléculaire. Les projets mis en œuvre concernent l’amplification du mécanisme de RNA silencing et son rôle dans la réparation des lésions de l’ADN. Le pari est que l’équipe strasbourgeoise d’Olivier Voinnet, grâce aux publications de très haut niveau qui découleront de ces travaux, pourra recevoir des financements de l’Agence nationale pour la recherche et pérenniser durablement l’implantation française d’une équipe de premier rang.
En savoir plus sur le soutien de la Fondation dans le domaine des sciences de la vie
La Fondation Bettencourt Schueller soutient et encourage les chercheurs qui contribuent au rayonnement de notre pays dans les sciences de la vie. Cet engagement est le premier de la Fondation depuis sa création en 1987. S’il est principalement orienté vers la recherche fondamentale, sa finalité est l’amélioration de la santé humaine.
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