Le Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française 2017 récompense Terence Strick, directeur de recherche au CNRS, pour ses recherches sur le processus de réparation de l'ADN.

Dans l'intime du vivant

L'équipe de Terence Strick déploie des techniques innovantes de manipulation de molécules uniques pour comprendre comment les cassures d'ADN sont réparées par des protéines. Les progrès de la biophysique permettent aujourd'hui d'observer en temps réel le comportement de molécules individuelles. Comment elles se rencontrent, interagissent puis se séparent : une plongée dans les rouages intimes du vivant qui donne à comprendre une infinité de mécanismes.

Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française 2017

Détailler le processus de réparation de l'ADN

Le projet de Terence Strick, pionnier de la manipulation de molécules uniques, vise à détailler les processus de la réparation de l'ADN. Cette fonction essentielle répond aux dommages effectués par des facteurs tels que les UV, les rayons X ou encore l'absorption de cancérogènes dans la fumée de cigarette. La réparation de l'ADN nécessite le travail simultané d'un grand nombre de protéines. Celles-ci ne sont pas en mesure de se rechercher activement les unes les autres et pourtant, la réparation est efficace. L'équipe de Terence Strick, utilisant des techniques novatrices permettant simultanément de manipuler et voir des molécules individuelles, étudiera l’assemblage, l’activité et le désassemblage des complexes de réparation qui s’organisent autour d'une cassure de l'ADN rendant possible sa réparation.

  • Portrait de Terence Strick, lauréat du Prix Bettencourt Coups d'élan pour la recherche française 2017, Professeur à l’École Normale Supérieure (ENS), Institut de Biologie de l’ENS (IBENS) à Paris.
    ©Christophe Acker/CAPA Pictures pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Terence Strick, lauréat du Prix Bettencourt Coups d'élan pour la recherche française 2017 et professeur à l’École Normale Supérieure (ENS), étudiant comment les cassures d’ADN sont réparées par des protéines, à l'Institut de Biologie de l’ENS (IBENS) à Paris, en septembre 2017.
    ©Christophe Acker/CAPA Pictures pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Terence Strick, lauréat du Prix Bettencourt Coups d'élan pour la recherche française 2017 et professeur à l’École Normale Supérieure (ENS), et un membre de son équipe étudiant comment les cassures d’ADN sont réparées par des protéines, à l'Institut de Biologie de l’ENS (IBENS) à Paris, en septembre 2017.
    ©Christophe Acker/CAPA Pictures pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Visite d'un laboratoire où l'on étudie comment les cassures d’ADN sont réparées par des protéines, à l'Institut de Biologie de l’ENS (IBENS) à Paris, en septembre 2017.
    ©Christophe Acker/CAPA Pictures pour la Fondation Bettencourt Schueller
  • Portrait de Terence Strick, lauréat du Prix Bettencourt Coups d'élan pour la recherche française 2017, Professeur à l’École Normale Supérieure (ENS), Institut de Biologie de l’ENS (IBENS) à Paris.
    ©Christophe Acker/CAPA Pictures pour la Fondation Bettencourt Schueller

Le soutien de la Fondation

Avec le soutien de la Fondation, l'équipe va aménager ses nouveaux locaux au sein de l'Institut de biologie de l’École Normale Supérieure (IBENS), installant notamment les isolations nécessaires à la pratique du piégeage magnétique, technique par laquelle on étire une molécule d'ADN attachée par un bout à une surface et par l'autre à une microbille magnétique.

Terence Strick en quelques mots

Terence Strick est encore étudiant en master lorsqu'il invente une nouvelle manière d'étudier l'ADN. L'article fondateur qu'il publie dans Science, cité plus de mille fois depuis, décrit un nouvel instrument, le « piège magnétique », et un nouvel angle d'approche des interactions protéines-ADN, la torsion et le superenroulement d'une molécule unique d'ADN. Durant son doctorat, il décrit l'activité de l'enzyme topoisomérase II sur une molécule d'ADN unique, mécaniquement étirée et enroulée. Post-doctorant indépendant à la tête d'un petit laboratoire, il se concentre sur la régulation génétique et la structure des chromosomes. Peu après son retour en France, il montre comment l'ARN polymérase parvient à se détacher de l'ADN du promoteur pour commencer la transcription à proprement parler – un exemple de régulation mécanique de l'expression génétique. Les nouvelles technologies de manipulation et d'imagerie des molécules individuelles qu'il développe avec son équipe sont utilisées pour révéler des voies de réparation de l'ADN toujours plus complexes.

Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française

Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.

Tous les lauréats du prix