Marie-Anne Félix Étudier le nématode pour comprendre les fondements de la communication cellulaire et de la relation hôte-pathogène
Marie-Anne Félix, Chargée de recherche à l'Institut de Biologie de l’École Normale Supérieure (IBENS) Site de la lauréate
- 2011 • Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française
Le Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française 2011 récompense Marie-Anne Félix, chercheuse en génétique évolutive, pour ses recherches sur le nématode.
Des vers et des hommes
L’équipe de Marie-Anne Félix étudie chez le ver les fondements de la communication cellulaire et de la relation hôte-pathogène.
L’équipe de Marie-Anne Félix mène deux grands projets s’appuyant sur le minuscule ver nématode Caernorhabditis elegans. Le premier concerne la communication cellulaire nécessaire au développement de sa vulve. Les rouages de ce phénomène complexe sont orchestrés par des molécules présentes dans tout le règne animal, homme compris. Comprendre les dérèglements qui affectent la formation de cet organe apporte une connaissance fondamentale des interactions entre génétique et environnement. La recherche de Marie-Anne Félix éclaire également certains aspects du contrôle de la prolifération cellulaire qui, en cas de malfonctions, peut mener à des cancers.
Le second projet concerne la coévolution entre les pathogènes et leurs hôtes. À l’aide d’un virus naturel découvert chez le ver nématode, les chercheurs de l’équipe de Marie-Anne Félix développent un modèle prometteur en virologie. L’étude de l’évolution de l’immunité par le biais de la génétique s’en trouve facilitée. Jusqu’ici, seuls des pathogènes humains étaient utilisés avec Caenorhabditis. Mais hôtes et pathogènes ont généralement une grande spécificité mutuelle et gardent la marque génétique de leur histoire commune. L’équipe espère décrypter les mécanismes responsables de l’apparition de cette spécificité. Elle a, depuis l’obtention du prix, identifié une délétion d’ADN associée à la réplication virale présente à la fois chez Caernorhabditis et chez les vertébrés.
Le soutien de la Fondation
Soutenue par le Prix Bettencourt Coup d’élan pour la recherche française, l’équipe de Marie-Anne Félix s’est installée à l’Institut de biologie de l’Ecole normale supérieure où ont été mis en place des surfaces de laboratoires, une pièce de microscopie, des bureaux et des locaux accueillant des équipements de pointe nécessaires pour l’étude de Caenorhabditis.
Marie-Anne Félix en quelques mots
Marie-Anne Félix s’intéresse aux relations entre évolution du génotype – l’ensemble des gènes – et évolution du phénotype – les caractéristiques physiques – du vers Caenorhabditis elegans depuis son post-doctorat. Ses travaux ont beaucoup contribué à la popularité de cet organisme en tant que modèle de laboratoire. Marie-Anne Félix a notamment caractérisé quelques-uns des plus importants réseaux de communication cellulaire qui sous-tendent le développement des vers nématodes et leur capacité à évoluer. Sa modélisation de la formation vulvaire des femelles et hermaphrodites a reçu un accueil particulièrement enthousiaste dans la communauté scientifique.
Son travail pionnier sur les populations « sauvages » a, quant à lui, non seulement multiplié par deux le nombre d’espèces de Caenorhabditis connues, mais a également permis d’en découvrir des pathogènes naturels, ouvrant ainsi la voie vers un tout nouvel axe de recherche en virologie et évolution.
Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française
Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.
Tous les lauréats du prix