3 questions à l'association Acta Vista Entretien avec Pâquerette Demotes-Mainard, directrice de l'association lauréate du Prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la Main - Parcours 2024.
Basée à Marseille, l'association Acta Vista agit en faveur de la réinsertion professionnelle des personnes en grande difficulté grâce à une formation aux métiers de la restauration du patrimoine bâti. Cet engagement est salué par la récompense Parcours du Prix Liliane Bettencourt pour l'Intelligence de la Main®. Retour sur les fondements et les projets de l'association avec sa directrice, Pâquerette Demotes-Mainard.
Pouvez-vous nous présenter l’esprit de votre association ?
Pâquerette Demotes-Mainard. Depuis sa création, notre raison d’être n’a pas changé. Nous pensons que plus les gens sont en situation d’exclusion, plus il faut leur donner de belles choses pour les aider à se reconstruire. Ces lieux emblématiques de notre culture se prêtent parfaitement au déploiement de nos formations qui sont des parcours très exigeants. Le patrimoine dans lequel ils évoluent est universel et cela donne à nos salariés le sentiment de participer à quelque chose hors du commun. Notre projet à Marseille est très emblématique de cela. Nos équipes sont fières de redonner vie au Fort Saint-Nicolas, cela participe à la cohésion des groupes qui peuvent réunir jusqu’à 40 nationalités, et toutes les générations. Il se passe souvent des choses extraordinaires dans ces équipes en termes de cohésion, de solidarité, de partage aussi d’une même passion.
Que représente ce Prix pour vous ?
P.D-M. Il constitue une formidable reconnaissance pour nous tous, notamment pour nos équipes encadrantes, qui sont une trentaine et oeuvrent tous les jours sur le terrain pour accompagner, former, mobiliser. Ils sont la clé de voûte du projet, ils incarnent sa dimension humaniste mais aussi la valorisation des métiers de la main, de leur noblesse et de leur rôle-clé dans la société. Nous avons misé, depuis le début de ce projet, sur une alliance assez unique – la combinaison entre la restauration du patrimoine et l’insertion. Cette reconnaissance d’experts est essentielle pour nous.
Quels projets développez-vous grâce à l’accompagnement ?
P.D-M. Nous allons poursuivre le développement entamé dans notre entité marseillaise – création d’un centre de recherche et développement, innovation dans les parcours de formation et de transmission, via notamment la digitalisation. Par ailleurs, nous allons continuer à essaimer ce modèle de chantier dans les régions déjà investies, mais également dans tout le territoire.