Le Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française 2009 récompense Stéphane Martin, chercheur en pharmacologie moléculaire, pour ses recherches sur la petite protéine SUMO.

SUMO : une petite protéine essentielle

À l’Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire de Sophia-Antipolis, l’équipe de Stéphane Martin tente de comprendre comment la petite protéine SUMO régule le flux d’information dans le cerveau, dont la grande majorité est transmise chimiquement. Les synapses, les espaces de connexion entre neurones, libèrent les neurotransmetteurs qui permettent aux messages de se propager. L’équipe de Stéphane Martin a découvert qu’un processus enzymatique, la sumoylation, est susceptible de participer à la modulation de la transmission synaptique et donc au traitement de l’information par les neurones. La petite protéine SUMO est, semble-t-il, le plus souvent accolée par ce processus à d’autres protéines destinées à participer au fonctionnement de la synapse.

Le soutien de la Fondation

La Fondation Bettencourt Schueller a apporté son soutien à la recherche fondamentale de l’équipe provençale pour l’acquisition d’un microscope confocal à disque tournant. L’appareil permet la visualisation de phénomènes très brefs, caractéristique essentielle à la compréhension des fonctions de la sumoylation au niveau synaptique. Il semblerait notamment que les dérèglements de la fonction régulatrice de la sumoylation soient impliqués dans la mise en place ou l’aggravation de maladies neurodégénératives. Les travaux de l’équipe du Docteur Martin ont d’ores et déjà démontré que SUMO s’attache à plusieurs protéines ayant un rôle prépondérant dans de tels désordres neurologiques.

Stéphane Martin en quelques mots

Stéphane Martin rencontre la sumoylation durant son post-doctorat. Il étudie alors les mécanismes moléculaires qui régulent la localisation à la surface des synapses d’une famille de récepteurs liés à la neurotransmission. Il découvre que la protéine SUMO y joue un rôle essentiel. C’est la première fois que la sumoylation, qui était jusque-là connue uniquement pour son rôle de régulateur de l’activité du noyau, est impliquée dans deux processus biologiques essentiels à la synapse : l’endocytose (nécessaire à la communication via les neurotransmetteurs) et la transmission synaptique. Ces travaux lui valent l’obtention d’une bourse de recherche de la Royal Society britannique. Le Dr Martin décline l’offre pour revenir s’installer et débuter son propre laboratoire en France, à l'Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire à Sophia-Antipolis.

Prix Bettencourt Coups d’élan pour la recherche française

Le Prix Coups d’élan pour la recherche française a été créé par la Fondation en 2000, il a récompensé 78 laboratoires français et plus de 900 chercheurs ont bénéficié de ce prix. Jusqu'en 2021, ce prix était attribué chaque année à quatre équipes de recherche, relevant de l’Inserm et de l’Institut des sciences biologiques du CNRS. La dotation du prix était de 250 000 euros par laboratoire lauréat.

Tous les lauréats du prix